Marrube blanc

Marrube blanc

Fiche de synthèse

  • Nom commun

    Marrube blanc, marrube commun, herbe vierge

  • Autre(s) nom(s)

    Marrubium vulgare

  • Famille

    Lamiacées

  • Origine

    Europe, Afrique du Nord et Asie

  • Partie(s) utilisée(s)

    Sommités fleuries

  • Principaux actifs

    Lactones, glycosides, flavonoïdes, flavones méthoxylées

  • Propriété(s) associée(s)

    Fluidifiant et expectorant pulmonaire | Antiathérogène | Antioxydant

Qu’est-ce que le Marrube blanc ?

Le Marrube blanc est une plante rustique utilisée depuis des centaines d’années pour soigner diverses pathologies pulmonaires. Les Égyptiens, puis les Grecs du début de notre ère l’utilisaient déjà comme plante médicinale des affections des voies respiratoires. Bien que l’avènement des antibiotiques ait diminué le recours à cette plante, de nos jours, le Marrube blanc demeure inscrit dans les Pharmacopées Nationales en Europe et on le retrouve dans de nombreux compléments alimentaires.

Origine, habitat et culture

Reconnue depuis l’Antiquité, le Marrube blanc entrait dans la composition d’une préparation à base de plantes, la Thériaque, qui était alors considérée comme la panacée.

Surnommée « graine d’Horus », le Marrube blanc était également reconnu en Égypte antique pour ses vertus apaisantes sur les voies respiratoires. D’ailleurs, ce surnom égyptien est à l’origine de son nom anglais, « White Horehound », qui provient du dieu égyptien Horus. Mais, à l’origine, son nom vient de son amertume, car « marrube » provient de l’hébreux « marrob » (amer).

Ainsi, « Marrob » désignait une des plantes amères utilisées par le peuple juif durant les fêtes de Pâques. Mais le nom du Marrube blanc pourrait provenir également du latin « Marrubium » issu de la ville romaine « Maria urbs ». En plus des Latins, les Grecs de l’Antiquité l’utilisaient également et Dioscoride (médecin de la Grèce antique) la préconisait en décoction pour soigner des affections pulmonaires comme l’asthme ou encore la toux.

Peu exigeantes en eau, les plantes de la famille des Lamiacées sont cosmopolites et retrouvées sur différents continents et sous différents climats. Ainsi, le Marrube blanc pousse dans toute l’Afrique du Nord, dans presque dans toute l’Europe et également en Asie centrale. Sous nos latitudes, on retrouve essentiellement le Marrube blanc sur les bords des chemins, dans des prés secs ou encore des terrains vagues.

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En France, cette plante est présente dans la plupart des départements et plus particulièrement dans le sud et le midi. Le Marrube blanc se cultive aisément sur un sol pauvre et sec avec une forte exposition au soleil. La récolte de ses sommités fleuries s’effectue de juin à septembre.

Apparence, composition et format

Le Marrube blanc est une plante herbacée de couleur grisâtre, qui peut atteindre de 30 à 45 cm de hauteur. Bien qu’elle présente une légère ressemblance avec la menthe, son odeur de thym au froissement la distingue.

Ses tiges de forme carrée, simples ou ramifiées, sont de couleur blanche et ont un aspect cotonneux. Duveteuses, les feuilles blanchâtres du Marrube blanc sont dentelées et de forme ovale-arrondie.

Ses petites fleurs sont de couleur blanche et sont sessiles : insérées directement sur l'axe et non au bout d’une tige. Les fruits du Marrube blanc sont appelés « akènes », ils sont lisses et mûrissent à l’automne.

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Nous pouvons retrouver le Marrube blanc conditionné sous différentes formes, comme :

  • En gélule ou en comprimé : extraits de sommités fleuries, seuls ou associés avec d’autres extraits de plantes ou huiles essentielles,
  • En sachet pour infusion : extraits de sommités fleuries, seuls ou associés avec d’autres extraits de plantes,
  • En jus : réalisé avec le suc de la plante fraîche,
  • En teinture-mère : réalisé avec des extraits de plante macérés.

Actuellement, en phytothérapie, ce sont les gélules qui sont majoritairement préférées, car elles garantissent une teneur garantie en principes actifs, tout en masquant l’amertume de la plante.

Le Marrube blanc est une plante riche en différents principes actifs, comme :

  • Des lactones di-terpéniques labdaniques : marrubiine, prémarrubiine, …
  • Des glycosides de phénylpropanoïdes : verbascoside, …
  • Des flavonoïdes,
  • Des flavones méthoxylées,
  • Des composés azotés caractéristiques de la famille des lamiacées,
  • Des tanins spécifiques des lamiacées,
  • Des mucilages,
  • Des huiles essentielles : α-pinène, limonène, etc.

Propriétés et effets recherchés

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Action expectorante, antispasmodique et mucolytique pulmonaire

Par sa teneur élevée en lactones di-terpéniques (marrubiine, prémarrubiine, …) et en mucilage, le marrube blanc offre une action mucolytique, expectorante et antiseptique des voies pulmonaires.

La marrubiine exerce un effet fluidifiant directement sur les sécrétions de la muqueuse bronchique et facilite ainsi l’expectoration, indispensable en cas d’obstruction bronchique rencontrée lors de toux productive (toux grasse). Cette indication est d’ailleurs mentionnée par l’EMA* qui reconnait son utilisation traditionnelle dans cette indication.

De plus, en interférant avec l’action de certains neurotransmetteurs comme l’acétylcholine ou certaines cytokines, la marrubiine offre aussi une action antispasmodique sur les muscles lisses bronchiques et permet de calmer les toux mixtes (sèches et grasses). Cette action antispasmodique est également intéressante en cas d’asthme, en aidant à limiter l’obstruction bronchique.

Mais encore, sa composition en essences aromatiques (α-pinène, limonène, …) offre aux extraits de Marrube blanc des vertus antiseptiques pulmonaires, intéressantes en cas d’infection bronchique ou d’encombrement des voies respiratoires, comme lors d’une bronchite par exemple. Cette indication est notamment mentionnée par la Commission E allemande** qui reconnaît cet usage.

*EMA : European Medicines Agency (= Agence Européenne du Médicament)

**Commission E allemande : commission allemande interdisciplinaire d'experts en médecine, en pharmacologie, en toxicologie et en phytothérapie.

Action antioxydante

En raison de ses composés phénoliques variés (verbascoside, forsythoside B, arenarioside et ballotetroside), l’extrait de Marrube blanc a une action antioxydante au sein de l’organisme. Des études ont notamment pu montrer qu’ils permettent d’inhiber l’oxydation de différents composés, comme les LDL, ainsi que la synthèse de certains radicaux libres (AAPH) pro-oxydants.

Action anti-hypertensive

Sa composition unique en huile essentielle permet au Marrube blanc d’avoir des propriétés légèrement anti-hypertensives par une action vasodilatatrice, sans pour autant impacter ou altérer la fonction rénale.

Action antiathérogène

De nombreuses études ont pu mettre en évidence une action antiathérogène (anti-cholestérol) du Marrube blanc, en limitant les méfaits du cholestérol. Ses extraits ont pu aider à augmenter le transport inverse du cholestérol via le HDL (le « bon » cholestérol), afin de réduire le LDL (le « mauvais » cholestérol) circulant dans le sang et limiter la production de plaques d’athérome.

Action hypoglycémiante et anti-triglycéride

Une récente étude a pu mettre en avant une légère action hypoglycémiante du Marrube blanc, avec une réduction du taux de sucre dans le sang. En étudiant d’autres paramètres biologiques, on constate également une diminution du taux de triglycéride ainsi qu’une réduction de l’hypercholestérolémie.

Dosage et posologie

En gélule ou en comprimé : la posologie conseillée de Marrube blanc est de l’ordre de quatre à six gélules ou comprimés par jour, dosés à 48 mg d’extraits de sommités fleuries, à prendre en dehors d’un repas ou d’une collation pour une meilleure assimilation.

En infusion : faire infuser pendant huit à dix minutes dans 50 cl d’eau frémissante 7 à 15 g de sommités fleuries de Marrube blanc séchées, à raison de trois tasses par jour.

Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)

Précaution d'emploi : Par sa légère action hypoglycémiante, l’utilisation de Marrube blanc est déconseillée chez les personnes diabétiques ou souffrant de troubles de la glycémie. De plus, par son effet légèrement hypotenseur, son utilisation est également déconseillée chez les personnes souffrant d’hypotension orthostatique.

Contre-indication : L’utilisation du Marrube blanc est déconseillée chez la femme enceinte.

Effets secondaires : Aucun connu à ce jour.

Interaction(s)

Par son action hypoglycémiante et hypotensive, son action peut majorer celles des médicaments hypoglycémiants ou antihypertenseurs.

Associations suggérées

Action respiratoire : Pin, Plantain, Eucalyptus, Bouillon blanc, Huile essentielle d'Eucalyptus globuleux

Utilisée en phytothérapie et en aromathérapie pour ses propriétés pulmonaires, pour améliorer l’action expectorant et antiseptique pulmonaire, on peut associer l’extrait de Marrube blanc avec d’autres extraits de plantes ou d’huile essentielle, comme :

  • les bourgeons de Pin (Pinus sylvestris) aux vertus antiseptique, antitussif et expectorant,
  • des feuilles de Plantain (Plantago) aux vertus anti-inflammatoire et antiseptique,
  • des feuilles d’Eucalyptus (Eucalyptus globulus) aux vertus expectorante et mucolytique,
  • des feuilles de Bouillon blanc (Verbascum thapsus) aux vertus adoucissantes des voies pulmonaires, antitussives et expectorantes,

à hauteur de 50 mg d’extrait de chaque plante, par gélule ou par comprimé, répartis en quatre à six prises par jour.

  • L’huile essentielle d’Eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus), aux vertus antiseptique et expectorante, à hauteur de 2 gouttes par prise, sur un morceau de sucre ou de mie de pain, à raison de 4 à 5 fois par jour.

Informations complémentaires

Les informations de cette fiche sont données à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas se substituer à l’avis d’un professionnel de santé. En outre, de nouveaux travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de demander conseil à un professionnel de santé.

Sources

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Lorrain, Éric. Grand Manuel de phytothérapie. N.p., Dunod, 2019.

Lacoste, Sophie. Ma bible des plantes qui soignent. France, Éditions Leduc, 2014.

Minker, Carole. 200 plantes qui guérissent. N.p., Larousse, 2022.

Roux, Danielle. Les nouvelles plantes qui soignent. Monaco, Alpen éditions, 2005.

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