Vitamine K2
Fiche de synthèse
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Nom commun
Vitamine K2
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Nom(s) scientifique(s)
Ménaquinone
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Famille
Vitamine liposoluble, Coenzyme transporteuse de groupes carboxyles.
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Origine
Endogène (synthèse par les bactéries de la flore intestinale) et Exogène (alimentation).
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Propriété(s) associée(s)
Santé cardiovasculaire | Régulation du calcium et minéralisation | Co-facteur d’autres vitamines
Qu'est-ce que la Vitamine K2 ?
La vitamine K appartient au groupe des vitamines dites liposolubles (solubles dans les graisses) comme les vitamines A, D et E. Bien que l’on appelle couramment « la vitamine K », il existe en réalité trois formes de vitamine K : K1, K2 et K3. Aussi appelée phytoménadione, phylloquinone ou phytonadione, la vitamine K1 est essentiellement d'origine végétale. À l’inverse, la K2 ou ménaquinone a une double origine : animale et intestinale via le microbiote. Enfin, la vitamine K3 est d’origine synthétique.
Origine, habitat et culture
En 1929, un chercheur danois H. DAM procédait à des études sur des poussins, en leur administrant un régime alimentaire très pauvre en lipides et en cholestérol. Il a alors observé que ces derniers présentaient des troubles hémorragiques avec une coagulation sanguine ralentie. Il remarqua que ce phénomène n’était pas dû à des taux anormaux de vitamines connues ou de cholestérol.
Le chercheur constata ensuite qu’une supplémentation en graines de chanvre permettait d’empêcher ces manifestations, indiquant qu’une substance contenue dans ces graines exerçait un effet important sur la coagulation du sang. C’est pourquoi, cette substance fut nommée vitamine « K », en référence à la première lettre de « Koagulation » en orthographe allemande.
Le chercheur constata également que cette vitamine pouvait être retrouvée soit dans le règne végétal (la vitamine K1), soit dans le règne animal (la vitamine K2) via les abats et le microbiote intestinal.
Apparence, composition et format
Toutes les vitamines K présentent un noyau chimique dit naphtoquinone. Ce dernier est complété :
- Soit par une chaîne phytyl donnant la vitamine K1 ou phytoménadione,
- Soit par des résidus prényls donnant la vitamine K2 ou ménaquinone,
- Soit seulement par un hydrogène donnant la vitamine K3 ou ménadione.
D’ailleurs, la vitamine K2 n’est pas un seul composé isolé, mais regroupe toute une famille de ménaquinones qui se différencient par la longueur de leurs molécules. C’est pourquoi, la nomenclature internationale est basée sur la longueur de leur chaîne moléculaire, appelée nombre d’unités isoprène.
Ainsi, on nomme les ménaquinones par K2(m), « m » faisant référence au nombre de carbones présents dans la molécule (par exemple : la vitamine K2 qui contient 5 unités isopréniques est nommée ménaquinone-5 ou MK-5).
La vitamine K2 ne peut pas être synthétisée par le corps humain lui-même comme la vitamine D par exemple. La ménaquinone peut être à la fois apportée par l’alimentation (jaune d’œuf, foie, pois chiche) et synthétisée par les bactéries de notre flore intestinale : le microbiote.
Source alimentaire de la vitamine K2 : on retrouve la ménaquinone notamment dans les abats comme le foie, mais aussi dans le jaune d’œuf, les pois chiche, le beurre, les poissons gras et les aliments fermentés comme les fromages à pâte dure et molle. Les fruits et légumes verts sont très peu riches en vitamine K2, mais à contrario, sont riches en vitamines K1, comme le chou et les épinards.
Source endogène de la ménaquinone : la vitamine K2 peut être synthétisée par certaines bactéries présentes dans les intestins et notamment au niveau du côlon. C’est ainsi que la principale source de vitamine K2 est endogène via des bactéries du microbiote intestinal capables de synthétiser la ménaquinone chez l’homme.
En compléments alimentaires, la vitamine K2 peut se présenter sous forme de gélule, de capsule ou encore de solutions en gouttes buvables et à différents dosages.
Propriétés et effets recherchés
Densité osseuse
La ménaquinone est également importante pour l’activation de protéines impliquées dans les processus d’ossification et d’inhibition de l’artériosclérose (phénomène de calcification vasculaire). En participant à la synthèse de l’ostéocalcine, la vitamine K2 aide à décalcifier les tissus mous (comme les artères) qui peuvent se calcifier au fil du temps et entraîner des pathologies.
Fixation du calcium
Aussi, les vitamines K1 comme K2 sont dites cofacteurs de γ-glutamyl carboxylase. Ces propriétés permettent la bonne fixation du calcium sur les os. De plus, la vitamine K2 est nécessaire à l’activation de la vitamine D, la permettant de passer d’une forme inactive à une forme active, et de jouer pleinement ses bienfaits sur le système osseux et immunitaire.
Circulation sanguine
La vitamine K joue un rôle essentiel dans les processus de coagulation sanguine appelés « cascade de coagulation ». D’ailleurs, en cas de déficit en vitamine K, le foie libère des facteurs de coagulation non-fonctionnels appelés PIVKA : Protéines Induites par l’Absence de Vitamine K. Cette action est à l’origine de l’effet pharmacologique des médicaments anticoagulants dits «anti-vitamine K».
Anti-inflammatoire
Enfin, la vitamine K2 joue un rôle non-négligeable dans la régulation de phénomènes inflammatoires, en inhibant notamment un médiateur pro-inflammatoire : le NF-kB (Nuclear Factor Kappa B).
D’ailleurs, une carence en vitamines K peut se traduire par :
- la présence d’ecchymoses (des bleus) sur le corps,
- des épistaxis (saignements de nez),
- une coloration noire des selles,
- des règles abondantes,
- et une ostéoporose.
Une carence en vitamines K s’observe aussi en cas de maladies chroniques de l’intestin (comme les MICI), de cirrhose hépatique ou de prise de certains médicaments.
Dosage et posologie
Les apports nutritionnels conseillés (A.N.C.) en vitamine K2 peuvent varier selon l'âge et le sexe de l’individu : de 30 à 75 µg entre 1 et 18 ans, à 90 µg chez la femme adulte et jusqu’à 120 µg chez l'homme adulte.
Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)
Précautions d'emploi : De nombreuses spécialités médicamenteuses anticoagulantes agissent en bloquant l’activité de la vitamine K : ce sont les médicaments dits « anti-vitamine K ». Les patients ayant ce type de traitement doivent réduire leur consommation d’aliments riches en vitamine K et éviter la prise de compléments alimentaires en contenant.
Effets indésirables : Cette vitamine ne présente pas d'effet indésirable majeur. En effet, même à des doses très élevées absorbées pendant un ou deux ans, la vitamine K n’a pas provoqué d’effets indésirables notables à ce jour. Néanmoins, par précaution, les femmes enceintes ou allaitantes doivent se limiter aux apports nutritionnels recommandés.
Effets secondaires : Aucun n’effet secondaire n’est connu à ce jour.
Contre indication : Hormis une hypersensibilité à la substance active, aucune contre-indication à une supplémentation en vitamine K2 n’est connue à ce jour.
Interaction(s)
Deux types d’interaction peuvent se rencontrer avec la vitamine K2 :
Avec des compléments alimentaires en phytothérapie :
- La supplémentation en vitamines K pourrait amoindrir l’effet anticoagulant recherché de certaines plantes ou compléments alimentaires à base de plante (Ginkgo biloba, trèfle rouge ouTrifolium rubens, etc.).
- Une supplémentation élevée en vitamine E pourrait amoindrir l’efficacité de la vitamine K2.
Avec certains médicaments :
- Une supplémentation en vitamines K peut réduire l’effet de certains médicaments anticoagulants comme la warfarine par exemple.
- Par leur action néfaste sur notre flore intestinale, certains antibiotiques peuvent freiner la bonne assimilation de la vitamine K2 perturbant notre microbiote.
- Enfin, certains médicaments dans le traitement de l’hypercholestérolémie, de l’obésité (orlistat) ou encore certains médicaments anti-convulsivants peuvent diminuer la bonne absorption de la vitamine K2.
Associations suggérées
Système immunitaire, Transport du calcium, Inflammations : Vitamine D.
Associer une supplémentation en vitamine K2 avec de la vitamine D est intéressant. En effet, ces deux vitamines sont complémentaires dans différentes fonctions de l’organisme allant du transport du calcium jusqu’à la régulation de phénomènes inflammatoires en passant par la bonne activité du système immunitaire.
Informations complémentaires
Les informations de cette fiche sont données à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas se substituer à l’avis d’un professionnel de santé. En outre, de nouveaux travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de demander conseil à un professionnel de santé.
Sources
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Becker, A., Chaix, C. (2019). La nature est votre meilleur médicament : Le premier guide scientifique et pratique des substances naturelles.
Grillon, A. C. (2009). Vitamine K et mémoire. France: (n.p.).
Piquet, F. (2019). Les aliments qui préviennent l'ostéoporose. France: Thierry Souccar.
Perez, M., Lefief-Delcourt, A. (2019). Le guide des compléments alimentaires stars : Vitamine C, vitamine D, magnésium, zinc, oméga-3 et coenzyme Q10, les 6 compléments alimentaires indispensables pour renforcer sa santé. France : Eyrolles.
LERAY, C. (2010). Les lipides dans le monde vivant. (n.p.): Lavoisier.
Traité de nutrition artificielle de l'adulte. (2006). Allemagne : Springer.
Dictionnaire Vidal, « Complément alimentaire : Vitamine K», consulté le 12 février 2022, disponible : https://www.vidal.fr/parapharmacie/complements-alimentaires/vitamine-k-phytomenadione-menaquinones.html
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ANSES, Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à la demande d'évaluation du rapport d'évaluation initiale des autorités allemandes concernant la mise sur le marché d'un nouvel ingrédient alimentaire : vitamine K2, ou ménaquinone, synthétique. Consulté le 8 février 2022. Disponible : https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2011sa0328.pdf
