Prêle

Prêle

Fiche de synthèse

  • Nom commun

    Prêle, prêle des champs

  • Autre(s) nom(s)

    Queue de cheval, queue de renard, queue de rat, petite prêle

  • Nom(s) scientifique(s)

    Equisetum arvense

  • Famille

    Equisetaceae

  • Origine

    Europe

  • Partie(s) utilisée(s)

    Parties aériennes stériles (tiges stériles)

  • Principaux actifs

    Minéraux et oligo-éléments dont silice

  • Propriété(s) associée(s)

    Effet reminéralisant | Action diurétique | Activité hémostatique et cicatrisante

Qu'est-ce que la prêle ?

La prêle des champs, plus souvent simplifiée en prêle, est une plante dite primitive car elle est présente sur Terre depuis plusieurs millions d’années. Au fil des siècles, elle a suscité un grand intérêt en phytothérapie en raison de sa richesse en minéraux et oligo-éléments. En plus d’avoir un effet reminéralisant, la prêle présente également une activité diurétique, hémostatique et cicatrisante. Ainsi, elle est souvent préconisée en cas de saignements, de troubles urinaires, osseux et articulaires. Elle est également employée pour le bien-être des cheveux et des ongles.

Origine, habitat et culture

La prêle des champs est parfois qualifiée de plante fossile, primitive ou préhistorique. En effet, à l’ère primaire, soit il y a plus de 300 millions d’années, cette plante était déjà présente sur Terre. La prêle a suscité l’intérêt des médecins dès l’Antiquité. Ces derniers ont constaté son efficacité pour lutter contre les saignements et augmenter la sécrétion urinaire. Aujourd’hui, la prêle est toujours préconisée pour son activité hémostatique, cicatrisante et diurétique. Celle-ci a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses études scientifiques ces dernières années.

Il faut savoir que les botanistes distinguent plusieurs espèces de prêles. En phytothérapie, on emploie la prêle des champs, l’espèce primitive de son nom scientifique Equisetum arvense.

Le terme arvense correspond à l’expression « des champs » en latin tandis que le genre Equisetum signifie « crin de cheval ». Cette étymologie vient du fait que la prêle ressemble à une queue de cheval. Parfois, la plante est aussi comparée à une queue de renard ou de rat.

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La prêle des champs est commune en Europe. Elle pousse particulièrement dans les terrains humides soumis à un climat tempéré, notamment dans les champs, les forêts et les fossés. Elle a la particularité de pouvoir pousser jusqu’à 2500 mètres d’altitude. La prêle des champs a également une autre spécificité : pour se développer, elle divise ses tiges. Pour un usage en phytothérapie, seules les tiges stériles sont récoltées entre le mois de mai et le mois d’octobre.

Apparence, composition et format

La prêle des champs est une plante vivace qui possèdent deux types de tiges : certaines stériles et d’autres fertiles. Creuses et robustes, les tiges stériles peuvent mesurer entre 50 centimètres et un mètre de hauteur. Elles sont reconnaissables par leur couleur vert pâle.

Les tiges fertiles sont quant à elles beaucoup plus petites avec une hauteur qui varie entre 10 et 25 centimètres. Elles sont aussi plus épaisses que les tiges stériles et possèdent une coloration brun-roux. Les tiges fertiles portent les sporanges, les organes qui produisent et renferment les spores nécessaires au développement de nouvelles prêles.

Pour capitaliser sur les bienfaits des prêles, leurs tiges stériles sont récoltées puis proposées sous différents formats tels que des extraits de plantes fraîches, une poudre, des extrait secs ou encore des extraits liquides. Parmi ces formats, certains peuvent être utilisés pour l’élaboration de préparations spécifiques dont des infusions et des compléments alimentaires à base de prêles.

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La prêle des champs est réputée pour sa richesse en minéraux et oligo-éléments. Elle est principalement riche en silice et renferme également du potassium, du calcium et du fer. De plus, elle contient de la vitamine C, des stérols, des acides phénoliques, ainsi que de nombreux flavonoïdes comme le quercétol.

Propriétés et effets recherchés

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Effet reminéralisant

La prêle des champs apporte divers minéraux et oligo-éléments mais est principalement connue pour sa richesse en silice. Cet oligo-élément, qui entre dans la composition de plusieurs minéraux, participe à de nombreuses fonctions de l’organisme. Les études montrent que la silice serait particulièrement intéressante pour le maintien des os, du cartilage et des tendons en favorisant la synthèse de collagène. C’est d’ailleurs pour cette raison que les suppléments de prêle sont souvent préconisés pour leur action au niveau de la mobilité et de la résistance articulaire.

Activité diurétique

Dès l’Antiquité, la prêle des champs était préconisée pour son activité diurétique. Elle favorise la sécrétion urinaire, ce qui présente des atouts pour lutter contre de nombreuses affections. L’Agence Européenne du Médicament (EMA) et la Commission E reconnaissent son usage traditionnel, et de façon complémentaire à un traitement, dans la prise en charge des problèmes urinaires mineurs et infections urinaires.

Propriétés hémostatique et cicatrisante

La prêle des champs est aussi reconnue pour son efficacité pour lutter contre les saignements depuis l’Antiquité. Les scientifiques disent que cette plante est hémostatique, c’est-à-dire capable d’arrêter les hémorragies. Elle présente également des propriétés cicatrisantes justifiant son emploi pour soigner les plaies.

Dosage et posologie

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Il n’existe pas de recommandations spécifiques concernant les cures à base d’extraits de prêles. Toutefois, les études effectuées sur cette plante ont révélé des résultats positifs pour une posologie autour de 1 jusqu'à 2 grammes de poudre par jour.

Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)


Contre-indications : Etant donné leur composition en principes actifs, les extraits de prêles sont contre-indiqués par mesure de précaution :

  • chez les personnes souffrant d’œdèmes provoqués par une pathologie rénale ou cardiaque ;
  • chez les enfants de moins de 12 ans ;
  • chez les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

Attention, l’espèce Equisetum arvense utilisée en phytothérapie ne doit pas être confondue avec d’autres espèces de prêles. En effet, certaines peuvent être toxiques. C’est le cas de la prêle des marais (Equisetum palustre).


Effets secondaires : A ce jour, aucun effet secondaire majeur n’a été relevé lors de l’usage de suppléments de prêle aux dosages recommandés. Toutefois, une supplémentation peut provoquer certains effets secondaires mineurs tels que des troubles digestifs et des troubles cutanées. Il est également important de rappeler qu’une cure de prêle ne doit pas excéder 4 semaines. Une prise sur le long terme pourrait provoquer une carence en vitamine B1 et une perte excessive de potassium du fait de l’activité diurétique de la prêle.


Conseils d’utilisation : Durant une cure à base d’extraits de prêles, il est conseillé de boire beaucoup d’eau. Idéalement, la prise doit se faire durant les repas. Des analyses montrent également qu’une supplémentation à base d’extraits de prêles ne devrait pas excéder 4 semaines. En cas de doute, un avis médical est recommandé.

Interaction(s)

Un avis médical est recommandé aux personnes qui suivent un traitement médical, en particulier pour celles qui suivent un traitement contre les troubles du rythme cardiaque et les troubles bipolaires.

Associations suggérées

Articulations : Harpagophytum, Silicium

Prévention de l’ostéoporose : Trèfle rouge

Anémie, fatigue : Ortie

Informations complémentaires

La prêle peut faire l’objet de nouvelles études scientifiques. Les résultats de ces travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de se rapprocher d’un professionnel de santé.

Sources

M. Pierre, M. Lys, Secrets des plantes, Editions Artemis, 2007, 463 pages.

C. Rebiere, O. Rebiere, Tisanes pour se faire du bien: Petit guide digital pour apprendre les propriétés naturelles et curatives des plantes, Rebiere via PublishDrive, Nov. 2016, 200 pages.

J. Rameau, D. Mansion, G. Dumé Flore forestière française: guide écologique illustré. Montagnes, Forêt privée française, 1989, 2421 pages.

M. Botineau, Guide des plantes médicinales, Edition Belin, 2011, 240 pages.

L. Bureau, La phytothérapie pertinente, ALTAL Éditions, Nov. 2011, 112 pages.

C. Gayet, M. Pierre, Ma bible des secrets d'herboriste: Le mode d'emploi des plantes dans tous leurs états, Éditions Leduc.s, Sept. 2016, 504 pages.

F. Bardeau, La pharmacie du Bon Dieu, Fernand Lanore, 1977, 333 pages.

C. Bessa Pereira, et al., Equisetum arvense hydromethanolic extracts in bone tissue regeneration: in vitro osteoblastic modulation and antibacterial activity, Cell Proliferation, Volume45, Issue4, August 2012, Pages 386-396.

N. Schoendorfer, et al., Urox containing concentrated extracts of Crataeva nurvala stem bark, Equisetum arvense stem and Lindera aggregata root, in the treatment of symptoms of overactive bladder and urinary incontinence: a phase 2, randomised, double-blind placebo controlled trial, BMC Complement Altern Med, Jan 2018, 18(1):42.

A. Asgharikhatooni, et al., The effect of equisetum arvense (horse tail) ointment on wound healing and pain intensity after episiotomy: a randomized placebo-controlled trial, Iran Red Crescent Med J, Mar 2015, 17(3):e25637.

Vidal, Prêle des champs, eurekasante.vidal.fr (Consulté le 10/07/2018).

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