Chiendent

Chiendent

Fiche de synthèse

  • Nom commun

    Chiendent officinal, Chiendent rampant, Petit Chiendent, Blé rampant, Laitue de chien

  • Nom(s) scientifique(s)

    Elytrigia repens

  • Famille

    Poacées

  • Origine

    Hémisphère nord

  • Partie(s) utilisée(s)

    Rhizome (tige souterraine)

  • Principaux actifs

    Fructanes, Mucilage, Saponosides, Polyols

  • Propriété(s) associée(s)

    Diurétique | Système rénal | Appareil urinaire

Qu’est-ce que le Chiendent ?

Considéré à tort comme une « mauvaise herbe », le Chiendent est une herbe tenace dont le rhizome (tiges souterraines) renferme de nombreux composés aux propriétés diurétiques, drainantes et dépuratives. Ses différents extraits offrent également une action anti-inflammatoire et antiseptique, notamment au niveau du système rénal et urinaire, ainsi que des propriétés émollientes (adoucissantes). L’extrait de rhizome de Chiendent est ainsi un précieux allié contre les différents troubles de l’appareil urinaire comme les cystites par exemple.

Origine, habitat et culture

Déjà recommandé dans l’Antiquité par les médecins grecs et romains, le Chiendent est une plante utilisée depuis des décennies pour ses propriétés diurétiques et antiseptiques de l’appareil urinaire.

Le Chiendent est notamment utilisé depuis l’Empire Romain par le chevalier Pline l’Ancien qui remarqua son efficacité sur l’appareil urinaire en permettant d’aider à dissoudre les calculs rénaux ainsi qu’à soulager les douleurs de la vessie.

En parallèle, le Chiendent était également utilisé en guise de denrée alimentaire lors des périodes de disette. Une fois séché et broyé, la poudre de Chiendent était mélangée à une farine, comme celle du froment, et servait de base pour la fabrication du pain.

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De nos jours, le rhizome de Chiendent est toujours utilisé en phytothérapie pour ses propriétés diurétiques et anti-inflammatoires de l’appareil urinaire, notamment dans le cadre de traitements adjuvants des infections urinaires. De plus, comme l’extrait de Chiendent permet d’aider à éliminer l’eau, il est également fréquemment utilisé dans le cadre de régimes amincissants.

Le Chiendent fait partie de la famille botanique des poacées qui regroupe toutes les plantes et légumes dont les fruits sont des pois (petit pois, pois chiche, etc.). Dans cette famille, on ne dénombre pas moins d’une dizaine d’espèces différentes de Chiendent qui sont toutes vivaces, herbacées et colonisatrices. Le Chiendent se développe ainsi aisément quelle que soit la nature du sol sur lequel il pousse, même les plus pauvres ou insolites, et ce dans tout l’hémisphère Nord.

Apparence, composition et format

Le Chiendent est une plante vivace (qui vit plus de deux années, contrairement aux plantes dites annuelles) qui peut atteindre jusqu’à 40 à 50 cm de hauteur.

En raison de sa teneur en saponosides, le Chiendent a une saveur légèrement sucrée. Ses tiges souterraines, appelées rhizomes, sont longues et portent des tiges fertiles ou non. Ses tiges herbacées sont de couleur jaunâtre et sont striées longitudinalement.

Ses feuilles sont de couleur vert clair, elles sont fines et allongées et sont positionnées de façon alterne sur la tige. L’inflorescence se présente sous la forme d’un épi, semblable à l’épi de blé, et peut mesurer jusqu’à 15 cm de longueur. S’il n’est pas récolté, ou s’il reste à l’état sauvage, le Chiendent présentera des fruits que l’on appelle caryopse.

Ce ne sont ni fleurs ni les tiges aériennes du Chiendent qui sont utilisées en phytothérapie, mais les tiges souterraines : le rhizome.

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Une fois récolté et séché, le rhizome de Chiendent peut être conditionné en :

  • Gélule ou comprimé : constitué de poudre, seule ou mélangée avec d’autres plantes à visée diurétique ou antiseptique urinaire (canneberge, busserole, etc.),
  • En sachet pour infusion : constitué de rhizome, seul ou mélangé avec d’autres extraits de plante à visée diurétique,
  • En extrait fluide ou en teinture-mère.

Le rhizome de Chiendent est composé de :

      • Fructanes : Tricitine (un polysaccharide apparenté à l’inuline),
      • Mucilage,
      • Saponosides à génines stéroïdiques,
      • Polyols : Mannitol, Inositol
      • Huile essentielle en faible quantité composée de : Hydrocarbure acétylénique, Agropyrène, Monoterpènes (carvacrol, trans-anethole, carvone, thyomol, menthol, menthone, p-cymène),
      • Acides gras (acide palmitique),
      • Sesquiterpènes,
      • Vanilloside (monoglucoside de vanilline) et Vanilline,
      • Acides phénoliques,
      • Alkylesters d’acide p-hydroxycinnamique (acide p-coumarique),
      • Acide silicique et silicates

Propriétés et effets recherchés

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Action anti-inflammatoire, antiseptique et anti-lithiasique

L’extrait de rhizome de Chiendent est également un bon complément contre les différents états inflammatoires et infectieux du système urinaire (cystite, prostatite, etc.), les calculs rénaux et les coliques néphrétiques aidant à prévenir leur apparition et à calmer les symptômes qui en découlent.

Action diurétique

Le rhizome de Chiendent offre une action diurétique et dépurative, en aidant les reins à éliminer et à drainer l’eau de l’organisme. Son extrait est ainsi utile pour détoxifier l’appareil urinaire, dans le cadre d’infection urinaire par exemple, et pour aider à lutter contre la rétention d’eau (jambes lourdes, œdèmes, etc.).

Action hépatique

Le Chiendent est également efficace sur le système hépatique, en stimulant le foie et en aidant à réguler la production de bile. Il offre ainsi une action globale sur les processus digestifs et permet d’améliorer le transit comme les troubles de type constipation par exemple. Il peut être ainsi utilisé en tant que laxatif doux, car il n’est pas abrasif pour les intestins.

Action antitussive

Par ses propriétés anti-inflammatoires, l’extrait de rhizome de Chiendent permet encore d’apaiser certains troubles inflammatoires de la sphère ORL, comme les maux de gorge ou l’inflammation des muqueuses, et notamment s’il est consommé en tisane (la chaleur de la boisson améliore l’efficacité de l’extrait de plante).

Action anti-rhumatismale

Par son action dépurative, le rhizome de Chiendent aide à éliminer certains déchets de l’organisme, comme l’acide urique par exemple, dont l’excès est la cause de certaines pathologies articulaires comme la « crise de goutte ». Ainsi, cet extrait de plante est intéressant en traitement adjuvant des affections rhumatismales et articulations douloureuses.

Dosage et posologie

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Par voie orale, seul ou associé à d’autres extraits de plante à visée diurétique ou antiseptique urinaire :

  • En gélule ou comprimé, contenant entre 40 à 100 mg de poudre de rhizome, à raison de quatre prises par jour.
  • En tisane ou infusion : 40 à 50 grammes de rhizome de Chiendent séché, à laisser infuser pendant dix minutes dans un litre d’eau et à boire durant la journée.

Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)

Précautions d'emploi : Le Chiendent est à conseiller uniquement chez l’adulte et déconseillé en cas de grossesse ou d’allaitement.

Contre indications : Aucune contre-indication n’est connue à ce jour. Néanmoins, les compléments alimentaires à base de Chiendent ne sont pas recommandés en cas d’insuffisance cardiaque ou rénale.

Effets secondaires : Une consommation excessive de compléments alimentaires à base Chiendent peut entraîner la survenue de maux d’estomac (crampes, diarrhées, etc.) et une baisse des taux de potassium (due à l’action diurétique).

Interaction(s)

Les extraits de rhizome de Chiendent peuvent interagir avec certaines classes médicamenteuses, parmi lesquelles :

  • Les diurétiques,
  • Les corticoïdes,
  • Les médicaments hypokaliémiants,
  • La digoxine,
  • Certaines molécules utilisées en cardiologie comme les Sartans (irbesartan, candesartan, etc.) ou les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion (IEC) comme le captopril ou encore le ramipril.
  • D’autres plantes diurétiques pouvant entraîner une déshydratation,
  • Et le lithium dont les concentrations plasmatiques peuvent varier.

Associations suggérées

Action diurétique, dépurative : Canneberge, Bouleau, Orthosiphon, Santal blanc. En phytothérapie, afin d’améliorer l’action diurétique, dépurative et antiseptique sur les voies urinaires, on peut associer l’extrait de rhizome de Chiendent avec d’autres extraits de plantes. Par exemple on peut le combiner avec la Canneberge (Vaccinium macrocarpon), le Bouleau (Betula pendula), l’Orthosiphon (Ortoshiphon aristatus) ou encore le bois de Santal blanc (Santalum album).

L’association se réalise à proportion égale (environ 30 à 50 grammes de chaque plante), répartie en quatre prises par jour.

Informations complémentaires

Les informations de cette fiche sont données à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas se substituer à l’avis d’un professionnel de santé. En outre, de nouveaux travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de demander conseil à un professionnel de santé.

Sources

Verbois, S. (2015). La phytothérapie. France : Eyrolles.

La phytothérapie pertinente. (n.d.). (n.p.) : ALTAL Éditions.

Lacoste, S. (2014). Ma bible des plantes qui soignent. France: Éditions Leduc.

Boffelli, I., Bruno, I. (2017). Phytothérapie : L'essentiel du bien-être au naturel. (n.p.) : Hachette Pratique.

Lorrain, É. (2019). Grand Manuel de phytothérapie.& (n.p.) : Dunod.

Gayet, C. (2018). Guide de poche de phytothérapie. France : Éditions Leduc.s.

Pierre, M., Gayet, C. (2019). Mes 1 000 ordonnances phytothérapie. France : Éditions Leduc.s.

Liagre, D. J. (2021). Phytothérapie, Le livre de référence pour se soigner au naturel : De Abcès à Zona, les réponses de la phytothérapie à vos quotidiens. (n.p.): Guy Trédaniel.

Thèse de Doctorat en Pharmacie intitulée « Les plantes diurétiques à l’officine » soutenue par A. Ouvrier Buffet, le 18 juillet 2017. Consulté en ligne le 28 avril 2022. Disponible : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01564248/document

Article intitulé « Chiendent » publié par Audrey Gast sur e-sante.fr. Consulté en ligne le 28 avril 2022. Disponible : https://www.e-sante.fr/Chiendent/guide/1234

Thèse de Doctorat en Pharmacie intitulée « Etude éthnopharmacologique : des traditions anciennes du monde aux usages populaires des plantes médicinales en Ille-et-Vilaine » soutenue par Fiona Chassard, le 25 novembre 2016. Consulté en ligne le 28 avril 2022. Disponible : http://nuxeo.edel.univ-poitiers.fr/nuxeo/site/esupversions/cc0941e1-5d2f-4803-a571-a6524a160b7e

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