Cyprès

Cyprès

Fiche de synthèse

  • Nom commun

    Cyprès

  • Nom(s) scientifique(s)

    Cupressus sempervirens

  • Famille

    Cupressacées

  • Origine

    Europe (pourtour méditerranéen) et Asie

  • Partie(s) utilisée(s)

    Cônes (fleurs femelles)

  • Principaux actifs

    Tanins, huile essentielle, furfurol, cymol, cédrol, flavonoïdes, leucoanthocyanes.

  • Propriété(s) associée(s)

    Veinotonique | Antiviral | Immunostimulant.

Qu'est-ce que le Cyprès ?

Le Cyprès est un arbre très apprécié pour sa valeur ornementale et son rôle naturel de brise-vents, surtout l’espèce sempervirens cultivée sur tout le pourtour méditerranéen. Utilisé dans l’industrie du parfum, de nos jours, les extraits de fruits de Cyprès sont utilisés dans l’industrie pharmaceutique, dans de nombreux compléments alimentaires destinés à stimuler l’immunité ou encore à améliorer la circulation sanguine.

Origine, habitat et culture

Le Cyprès est une espèce botanique répandue au niveau du bassin méditerranéen et au Moyen-Orient. Aussi, Cupressus Sempervirens se traduit du latin par « toujours vert », témoignant de son feuillage vert persistant.

Déjà utilisé il y a plus de 4000 ans, l'huile essentielle extraite de ses feuilles et ses cônes était utilisée dans les affections du système veineux, en particulier les hémorroïdes ou encore les varices.

À ces indications, Hippocrate, médecin grec et père de la médecine, ajoutait au Vème siècle avant J.C les affections urinaires.

Aujourd'hui encore, en phytothérapie on utilise l'action vaso-constrictive des cônes de Cyprès, et en aromathérapie, on utilise l’huile essentielle de ses cônes dans les affections ORL.

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Le Cyprès est très répandu en Europe Orientale et en Asie, et majoritairement sur des sols secs et calcaires. C’est le fruit du Cyprès, plus exactement leurs noix qui renferment les composés spécifiques de l’espèce botanique.

D’ailleurs, les fruits de Cyprès se récoltent encore « verts » et non murs, car c’est à ce stade qu’ils renferment le plus de composés.

Aussi, les Cyprès étant des arbres sauvages, leurs récoltes sont souvent délicates.

Il n’est pas rare qu’ils poussent dans des zones escarpées, d’où le fait que leur cueillette s’effectue encore beaucoup manuellement.

Apparence, composition et format

Les Cyprès sont des arbres étroits pouvant mesurer jusqu’à 20 mètres de haut et pouvant vivre jusqu’à 1000 ans. Leur tronc est recouvert d’une écorce grise à rougeâtre, avec des rameaux très serrés.

Les feuilles du Cyprès sont composées d’écailles triangulaires vert foncé, persistantes (qui ne tombent pas) et étroitement imbriquées sur quatre rangs (un sur chaque face du rameau).

Les fleurs mâles, appelées « chatons », sont de couleur ocre-brun et les fleurs femelles, que l’on appelle « cônes », sont de couleur gris-vert. Ce sont ces mêmes cônes présents à l’extrémité des branches que l’on nomme parfois « noix du Cyprès ».

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En phytothérapie, les extraits secs de cônes de Cyprès peuvent se retrouver sous forme de gélule ou de comprimé dans les compléments alimentaires, seuls ou en association avec d’autres extraits de plantes.

En aromathérapie, on retrouve également le Cyprès sous forme d’huile essentielle extraite de ses cônes, seule ou en association avec d’autres huiles essentielles ou végétales.

Les cônes du Cyprès sont composés de :

  • Flavonoïdes : cupressuflavone, amentoflavone, rutine, quercitrine, quercétine, myricitrine,
  • Tanins catéchiques : catéchine, épicatéchine, dérivés du procyanidol,
  • Acides diterpéniques : acide communique, acide sandracopimarique, acide imbricatolique,
  • Monoterpènes : camphène, α-pinène, β-phellandrène, limonène, α-terpinène, 3-carène,
  • Sesquiterpènes : cadinène,
  • Alcools : bornéol, terpinéol, linalol, sabinol, cédrol,
  • Esters : acétate de terpényle et de bornyle,
  • Alcools diterpéniques : ferruginol, abita-8, 11, sugiol, junepediol.

Propriétés et effets recherchés

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Action veinotonique

En raison de sa teneur élevée en polyphénols aux vertus anti-inflammatoires et antioxydants, les extraits de Cyprès sont souvent préconisés dans le cadre de l’amélioration des troubles circulatoires, pour des pathologies allant des jambes lourdes ou variqueuses jusqu’aux problèmes hémorroïdaires. Afin d’améliorer son action veinotonique, en phytothérapie, on retrouve fréquemment le Cyprès en association avec d’autres plantes comme les extraits de vigne rouge ou encore de marronnier d’Inde. En aromathérapie, pour la même indication, il est souvent associé en synergie à l’huile essentielle de noisette.

Action antivirale

Des études ont démontré une action antivirale de l’extrait de cônes de Cyprès et notamment sur le virus de l’herpès, responsable de l’herpès labial, caractérisé par des lésions épidermiques typiques et une forte démangeaison. D’ailleurs, l’activité antivirale de l’extrait de Cyprès a été comparée à différentes concentrations à celle d’une molécule antivirale de référence dans le traitement de l’herpès : l’aciclovir. Les résultats ont montré que l’extrait de Cyprès inhibait la réplication virale à hauteur de 68,5 % à une concentration de 12,5 μg/ml, alors que l’aciclovir n’inhibait la réplication du virus herpétique qu’à hauteur de 55 %.

Action antibactérienne et antifongique

D’autres études ont pu mettre en avant le pouvoir antibactérien et antifongique engendré par l’huile essentielle de cônes de Cyprès au contact de diverses espèces bactériennes ou fongiques dont E. Coli, P. Aeruginosa, C. Albicans et S. Aureus. Ces études, réalisées à l’aide d’antibiogrammes, se sont révélées concluantes pour quasiment tous les germes. L'antibiogramme est un outil utilisé en biologie médicale permettent de mesurer l’action anti-microbienne d’une molécule face à un agent pathogène.

Action anti-inflammatoire et antalgique

D’autres études encore ont pu démontrer une action antalgique des cônes de Cyprès, en raison de leur composition riche en monoterpène et en limonène, tandis que l’action anti-inflammatoire s’explique par la présence de l’acétate de bornyle.

Ainsi, cette activité « anti-microbienne » et antivirale, associée aux vertus anti-inflammatoires, justifie l’utilisation du Cyprès dans la prévention et le traitement d’affections saisonnières comme la grippe ou les affections ORL de type rhume hivernal.

Dosage et posologie

Propriétés antimicrobiennes et antivirales :

  • Préventivement en période à risque : deux comprimés ou gélules par jour, dosés de 100 à 120 mg d’extrait de cônes de Cyprès, à avaler avec un grand verre d'eau, à raison de quatre jours par semaine pendant une cure d’un mois.
  • De façon curative, en présence d’un symptôme grippal par exemple : six à huit comprimés ou gélules par jour, dosés de 100 à 120 mg d’extrait de noix de Cyprès, à avaler avec un grand verre d’eau, pendant une cure de cinq jours.

Propriétés veinotoniques :

  • Quatre à six gélules par jour, dosées chacune à 150 mg d’extrait de cônes de Cyprès, pendant une cure d’un mois renouvelable si nécessaire.

Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)

Contre-indications : L'utilisation de complément alimentaire à baise de Cyprès n'est pas recommandée aux femmes enceintes ou en période d'allaitement.

Précautions d'emploi : Aucune définie à ce jour.

Effets secondaires : Aucun connu à ce jour.

Interaction(s)

Aucune définie à ce jour.

Associations suggérées

Action respiratoire : Echinacée.

Dans le cadre d’infections saisonnières virales de type grippe, angine, rhume ou encore bronchite : deux comprimés mixtes (30 mg d’Échinacée / 120 mg de Cyprès) ou deux gélules de chaque, à raison de quatre fois par jour, pendant une cure de 5 à 7 jours,

Dans le cadre d’infections ORL pulmonaires récidivantes : deux gélules ou deux comprimés de chaque par jour (30 mg d’Échinacée / 120 mg de Cyprès), à raison de quatre jours par semaine pendant un mois.

Action veinotonique, drainante : Sauge, Vigne rouge, Marronnier d'Inde, Hamamélis, Huile essentielle de Pistachier lentisque, Huile essentielle de Patchouli, Marc de raisin.

La Vigne rouge (Vitis vinifera), le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), l’Hamamélis (hamamélis virginiana) : En phytothérapie dans le cadre de la prise en charge de problèmes circulatoires, pour une synergie d’action veinotonique, à raison de deux à trois gélules dosées à 150 mg de cônes de Cyprès, 50 mg de Vigne rouge, 10 mg de marronnier d’Inde et 50 mg d’Hamamélis, à raison de deux fois par jour pendant une cure d’un mois.

En aromathérapie, on peut retrouver l’huile essentielle de Cyprès en association avec : L’huile essentielle de Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) ou de Patchouli (Pogostemon cablin), dans le cadre de la prise en charge de problèmes circulatoires, à raison de deux gouttes de chaque huile, sur un comprimé neutre, deux fois par jour au cours d’un repas, pour une durée d’un mois.

Informations complémentaires

Les informations de cette fiche sont données à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas se substituer à l’avis d’un professionnel de santé. En outre, de nouveaux travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de demander conseil à un professionnel de santé.

Sources

Lorrain, E. (2013). La phytothérapie. France: La Boétie.

Prélot-Claudon, A. (2018). Utilisation de l'extrait de plantes fraîches standardisé de Cupressus sempervirens (Cyprès toujours vert) comme virucide lors de maladies respiratoires des bovins. France: (n.p.).

Gayet, C. (2018). Guide de poche de phytothérapie. France: Éditions Leduc.

Lorrain, É. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. (n.p.): Dunod.

Nogaret, A. (2011). La phytothérapie: Se soigner par les plantes. (n.p.): Eyrolles.

Liagre, D. J. (2021). Phytothérapie, Le livre de référence pour se soigner au naturel: De Abcès à Zona, les réponses de la phytothérapie à vos quotidiens. (n.p.): Guy Trédaniel.

Gayet, C., Pierre, M. (2019). Mes 1 000 ordonnances phytothérapie. France: Éditions Leduc.

Dupérat, M., Polese, J. (2008). Encyclopédie visuelle des arbres & arbustes. France: Editions Artémis.

Plantes médicinales et formes d’utilisation en phytothérapie. Jean-Yves Chabrier. Consulté le 10 mars 2022. Disponible : https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01739123.

Bieuvelet S, Seyrig C, Leclerc C. Enquête préliminaire sur l’intérêt de consommer des probiotiques, du Cyprès et de l’échinacée en prévention des infections hivernales [A preliminary survey on the interest of eating probiotics, cypress and echinacea to prevent the apparition of winter infections]. Phytotherapie (Paris). 2011;9(2):120-125. French. doi: 10.1007/s10298-011-0613-x. Epub 2011 Mar 18. PMID: 32288746; PMCID: PMC7104609.

Elodie Cadet. Etude phytochimique et emplois de plantes veinotoniques. Sciences pharmaceutiques. 2017. hal-01932189.

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