Pissenlit

Pissenlit

Fiche de synthèse

  • Nom commun

    Pissenlit, dent de lion, tête de moine, l’horloge du berger

  • Nom(s) scientifique(s)

    Taraxacum officinale

  • Famille

    Asteraceae

  • Origine

    Europe

  • Partie(s) utilisée(s)

    Feuilles et racines

  • Principaux actifs

    Inuline, choline, taraxacine, minéraux, vitamines, flavonoïdes

  • Propriété(s) associée(s)

    Vertus détoxifiantes | Action dépurative, drainante et diurétique | Plante cholérétique et cholagogue

Qu'est-ce que le pissenlit ?

Le pissenlit (Taraxacum officinale), également surnommée dent de lion ou horloge du berger, est une plante très répandue en Europe. Bien qu’elle soit souvent considérée comme une mauvaise herbe, elle renferme plusieurs principes actifs naturels au niveau de ses feuilles et de ses racines.

En plus de ses qualités gustatives, le pissenlit est réputé pour ses vertus détoxifiantes. En phytothérapie, il est souvent préconisé pour favoriser la digestion, le drainage de l’organisme l’élimination des déchets ou encore la détoxication du foie.

Origine, habitat et culture

Très répandu en Europe, le pissenlit est souvent considéré comme une mauvaise herbe car il envahit rapidement les jardins, les espaces verts et les champs.

En effet, grâce à la formation d’aigrettes à la suite de la floraison, cette plante a la particularité de disperser facilement ses graines.

Malgré sa mauvaise réputation chez les jardiniers, le pissenlit présente un fort intérêt pour les herboristes, les phytothérapeutes et les chercheurs.

De nombreux principes actifs ont été identifiés dans les feuilles et les racines du pissenlit.

Le pissenlit pousse non seulement en Europe mais aussi en Amérique du Nord et en Afrique. Si cette plante vivace se développe plus facilement dans les zones humides, le pissenlit est capable de s’adapter à de nombreux climats et à différents types de sols.

localisation pissenlit

Il peut également résister à des conditions climatiques extrêmes, aussi bien des fortes chaleurs que des épisodes de gel intenses.

Les racines du pissenlit se développent profondément dans le sol pour puiser les ressources nécessaires à son développement. En culture, le pissenlit est généralement semé durant les mois de mai et de juin pour être récoltés en hiver et au printemps.

Apparence, composition et format

Le pissenlit est une plante à tige creuse. Il possède de longues racines et de longues feuilles vertes à la forme recourbée.

C’est la forme très spécifique de ces feuilles qui valent au pissenlit son surnom de dent de lion.

Lors de la période de floraison entre mai et novembre, le pissenlit donne des fleurs jaunes et plates.

Celles-ci se transforment ensuite en une boule blanche composée d’aigrettes.

En s’envolant, les aigrettes du pissenlit permettent de disséminer les graines du pissenlit.

Les feuilles et les racines du pissenlit sont des parties très prisées en phytothérapie en raison de leur richesse en composés bioactifs.

illustration pissenlit

Ces extraits peuvent être utilisés et conditionnés de différentes façons :

  • Les feuilles du pissenlit peuvent être utilisées en cuisine pour la préparation de salades, mais également en phytothérapie en infusion, en teinture-mère, en extrait sec ou en extrait fluide.
  • Les racines du pissenlit peuvent être utilisées en phytothérapie en décoction, en teinture ou en extrait sous la forme de compléments alimentaires.

Le pissenlit doit ses nombreuses propriétés thérapeutiques à sa composition en principes actifs.

Il contient notamment :

  • de l’inuline
  • du fructose
  • des acides gras
  • des stérols, comme le sitostérol
  • des lactones sesquiterpéniques, aussi nommées taraxacines
  • des flavonoïdes, comme le quercétol
  • des acides phénoliques, comme l’acide caféique
  • des coumarines
  • de la choline
  • des minéraux et des oligo-éléments, comme du fer, du calcium, du potassium, du manganèse et de la silice
  • des vitamines, telles que les vitamines B, C, D et K
  • du bêta-carotène

Propriétés et effets recherchés

propriétés pissenlit

Détoxification

Le pissenlit est souvent proposé dans le cadre d’une cure détoxifiante. Il contribue en effet au drainage et à la détoxification de l’organisme grâce à plusieurs effets :

  • Effet diurétique : Plusieurs études ont montré que la supplémentation en extrait de pissenlit permet d’augmenter la fréquence urinaire et le volume urinaire.
  • Activité dépurative : Selon plusieurs chercheurs, les composés actifs du pissenlit favorisent l’élimination des déchets et des toxines présents dans l’organisme.
  • Action drainante : Une cure en pissenlit semble également favoriser le drainage de l’organisme, et ainsi lutter contre la rétention d’eau.
  • Effet cholérétique : Le pissenlit est considéré comme une plante cholérétique, c’est-à-dire qu’elle facilite la sécrétion de la bile par le foie.
  • Effet cholagogue : Au niveau du foie, le pissenlit est aussi présentée comme un agent cholagogue car il facilite l’évacuation de la bile vers l’intestin, ce qui favorise la vidange de la vésicule biliaire.

Effets potentiels à l’étude

En plus de ses vertus antioxydantes, le pissenlit pourrait présenter de nombreux autres atouts en phytothérapie. C’est en tout en cas ce que révèlent de nombreuses études menées ces dernières années. Le pissenlit pourrait en effet présenter :

  • Pouvoir antioxydant : Certains composés du pissenlit semblent agir contre le stress oxydant.
  • Activité anti-inflammatoire : Certains principes actifs semblent également réduire les réactions inflammatoires au sein de l’organisme.
  • Effets anti-angiogénique et anti-carcinogénique : D’après plusieurs études, le pissenlit pourrait contribuer à lutter contre le développement de cellules cancéreuses.

Usages thérapeutiques

Le pissenlit est utilisé à des fins préventives et curatives pour lutter contre :

  • Troubles digestifs : Le pissenlit est considéré comme une plante eupeptique, c’est-à-dire qu’elle facilite la digestion et permet de lutter contre les troubles digestifs. Le pissenlit possède une légère activité laxative qui permet d’accélérer le transit intestinal et de ramollir les selles.
  • Maladie hépatique : Le pissenlit est utilisé dans la prise de charge de plusieurs affections hépatiques dont les insuffisances hépatiques et les affections de la vésicule biliaire. Il a également révélé des effets bénéfiques pour prévenir le développement de lithiases biliaires.
  • Infections urinaires : En raison de ses fonctions dépuratives et diurétiques, le pissenlit présente un intérêt thérapeutique contre les infections urinaires.
  • Maladies rhumatismales : Plusieurs études ont montré que le pissenlit pourrait contribuer à soulager les douleurs rhumatismales, notamment lors d’une crise de goutte.
  • Surpoids et obésité : D’après certains chercheurs, le pissenlit serait capable d’inhiber l’activité enzymatique de la lipase pancréatique, ce qui pourrait contribuer à lutter contre le développement du surpoids et de l’obésité.
  • Affections de la peau : Plusieurs composés actifs du pissenlit ont révélé des effets bénéfiques contre les affections cutanées. Leurs différentes activités contribuent à améliorer l’état de la peau et à lutter contre la cellulite et certaines formes d’eczéma.

Dosage et posologie

posologie pissenlit

La posologie peut varier d’un extrait de pissenlit à un autre. A titre d’exemple, pour un extrait liquide obtenu à partir des feuilles de pissenlit, la posologie usuelle se situe entre 4 et 10ml 3 fois / jour.

Pour un extrait liquide obtenu à partir des racines, la dose est comprise entre 2 et 8ml 3 fois / jour.

Pour un extrait sec obtenu à partir des racines et formulé sous forme de complément alimentaire, la posologie varie généralement entre 0,75 et 1,25g trois fois par jour.

Ces valeurs usuelles peuvent également être différentes lorsque le pissenlit est associé à d’autres extraits naturels. Dans ce cas, il convient de se référer à la posologie recommandée sur l’emballage des produits.

Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)

Contre-indications : A titre préventif, les extraits naturels de pissenlit sont contre-indiqués pour les personnes qui présentent une maladie rénale, une maladie cardiaque, une obstruction intestinale, un ulcère intestinal, un trouble hépatique ou encore un problème lié à la vésicule biliaire. Avant de commencer une cure en pissenlit, il est également conseillé aux femmes enceintes et allaitantes de demander un avis médical. En cas de doute, il est toujours recommandé de se rapprocher d’un professionnel de santé.

Effets secondaires : Il est conseillé de faire des cures de courte durée, d’une à trois semaines, pour éviter la survenue d’effets secondaires. Il est également nécessaire de respecter les doses recommandées lors de l’usage de compléments alimentaires. Néanmoins, à ce jour, l’utilisation de feuilles ou d’extraits de pissenlit n’a révélé aucun effet secondaire majeur. Seuls quelques effets secondaires isolés et rares ont été répertoriés avec la survenue de nausées et de brûlures d’estomac.

Risque allergique : Dans certains cas, certaines personnes peuvent parfois présenter une allergie au pissenlit. Cette réaction allergique peut notamment être due au latex présent dans la tige du pissenlit. En cas de doute, il est préférable de demander l’avis d’un médecin.

Interaction(s)

Le pissenlit pourrait interagir avec certains traitements comme les anticoagulants, les antidiabétiques, les diurétiques ou encore les médicaments à base de lithium. Avant de démarrer une cure, un avis médical est recommandé pour les personnes qui suivent un traitement médical.

Associations suggérées

Détoxification : Orthosiphon, Radis noir, Queue de cerise, Fumeterre, Chardon Marie, Pensée sauvage

Affections cutanées : Bardane, Sauge

Cellulite : Marc de raisin

Diurétique : Maté vert

Informations complémentaires

Le pissenlit peut faire l’objet de nouvelles études scientifiques. Les résultats de ces travaux pourraient venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de se rapprocher d’un professionnel de santé.

Sources

Sophie Lacoste, Ma bible de la phytothérapie: Le guide de référence pour se soigner avec les plantes, Éditions Leduc.s, 1 sept. 2014 - 648 pages.

Isabelle Boffelli, Isabelle Bruno, Phytothérapie: L 'essentiel du bien-être au naturel, Hachette Pratique, 18 janv. 2017 - 256 pages.

Anne-Sophie Nogaret, La phytothérapie: Se soigner par les plantes, Editions Eyrolles, 7 juil. 2011 - 192 pages.

Paul Ferris, Le guide des fleurs du Docteur Bach, Marabout, 10 avr. 2013 - 352 pages.

Dominique Mappa, Les productions légumières: cahier d’activités, Educagri Editions, 2010 - 164 pages.

Jean Dybowski, Guide de jardinage, BnF collection ebooks, 5 août 2016 - 302 pages.

Bevin A. Clare, Richard S. Conroy, Kevin Spelman, The Diuretic Effect in Human Subjects of an Extract of Taraxacum officinale Folium over a Single Day, J Altern Complement Med, Aug 2009; 15(8): 929–934.

David R. Cyr, J. Derek Bewley. Proteins in the roots of the perennial weeds chicory (Cichorium intybus L.) and dandelion (Taraxacum officinale Weber) are associated with overwintering. Planta, Volume 182, Number 3, 370-37.

González-Castejón M, Visioli F, Rodriguez-Casado A, Diverse biological activities of dandelion, Nutr Rev., 2012 Sep;70(9):534-47.

Schütz K, Carle R, Schieber A, Taraxacum—A review on its phytochemical and pharmacological profile. Journal of Ethnopharmacology, Vol 107, 3, 2006, pp 313-323.

Hyun-Na Koo, et al., Taraxacum officinale induces cytotoxicity through TNF-α and IL-1α secretion in Hep G2 cells, Life Sciences, Volume 74, Issue 9, 16 January 2004, Pages 1149-1157.

Hye-Jin Jeona, et al., Anti-inflammatory activity of Taraxacum officinale, Journal of Ethnopharmacology, Volume 115, Issue 1, 4 January 2008, Pages 82-88.

C. Hu, D.D. Kitts, Dandelion (Taraxacum officinale) flower extract suppresses both reactive oxygen species and nitric oxide and prevents lipid oxidation in vitro, Phytomedicine, Volume 12, Issue 8, 2 August 2005, Pages 588-597.

Chun Hu, David D. Kitts, Antioxidant, Prooxidant, and Cytotoxic Activities of Solvent-Fractionated Dandelion (Taraxacum officinale) Flower Extracts in Vitro, J. Agric. Food Chem., 2003, 51 (1), pp 301–310.

Elisabeth Râcz-Kotilla, G. Râcz, Ana Solomon, The action of Taraxacum officinale extracts on the body weight and diuresis of laboratory animals, Planta Med, 1974; 26(7): 212-217.

Zhang J, et al., Pancreatic lipase inhibitory activity of taraxacum officinale in vitro and in vivo, Nutr Res Pract, 2008 Winter;2(4):200-3.

Produit(s) contenant du pissenlit