Valériane

Valériane

Fiche de synthèse

  • Nom commun

    Valériane

  • Autre(s) nom(s)

    Herbe à chat, herbe aux chats

  • Nom(s) scientifique(s)

    Valeriana officinalis

  • Famille

    Valerianaceae

  • Origine

    Eurasie

  • Partie(s) utilisée(s)

    Parties souterraines (racines, rhizomes et stolons)

  • Principaux actifs

    Valépotriates, acide valérénique, valérénal, glutamine

  • Propriété(s) associée(s)

    Effet sédatif | Propriétés apaisantes et relaxantes

Qu'est-ce que la valériane ?

La valériane (Valeriana officinalis) est une plante commune et réputée en Europe. Elle doit sa réputation à ses parties souterraines qui renferment des principes actifs aux propriétés relaxantes. Ces derniers contribuent à apaiser l’organisme, lutter contre la nervosité et prévenir les troubles du sommeil. L’utilisation de la valériane remonte à l’Antiquité, période durant laquelle elle était notamment recommandée par plusieurs éminents médecins grecs dont le père de la médecine Hippocrate.

Origine, habitat et culture

La valériane (Valeriana officinalis) est employée pour ses propriétés apaisantes depuis l’Antiquité. A cette époque, elle était notamment préconisée pour lutter contre les troubles du sommeil par les plus célèbres médecins grecs dont Dioscoride, Galien et Hippocrate. Pline l’Ancien, naturaliste romain de l’Antiquité, la recommandait également pour lutter contre les spasmes et les contractions nerveuses.

L’usage de la valériane a traversé les siècles. Aujourd’hui, sa racine est toujours utilisée pour apaiser l’organisme, soulager l’anxiété et lutter contre les troubles du sommeil. Prisée en phytothérapie, la racine de la valériane est également appréciée des chats. En séchant, elle dégage une odeur spécifique qui attire les chats. C’est d’ailleurs pour cette raison que la valériane est surnommée herbe à chat ou herbe aux chats.

La valériane est une plante commune en Europe. Elle pousse à l’état sauvage dans les zones tempérées et sub-polaires d’Eurasie, préférentiellement dans les sols frais et humides.

origine-de-la-valeriane

On la retrouve notamment dans les fossés et les bois humides, ainsi que le long des ruisseaux. La valériane est présente dans les montagnes. Toutefois, l’espèce Valeriana officinalis connue pour ses propriétés relaxantes ne pousse pas au-delà de 1000 mètres d’altitude.

Face à l’engouement pour les bienfaits de la valériane, l’espèce Valeriana officinalis est également cultivée dans plusieurs pays européens dont la France, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et certains pays d’Europe de l’Est. Au-delà de l’Europe, la valériane est aussi cultivée en Russie et aux Etats-Unis.

Prisées en phytothérapie, les racines de valériane sont généralement récoltées durant l’automne. Elles sont déterrées, lavées, coupées puis mises à sécher.

Apparence, composition et format

La valériane est une grande plante herbacée vivace. Sa partie souterraine se compose d’un rhizome vertical portant plusieurs racines et radicelles. Il porte également un ou plusieurs stolons qui sont des tiges secondaires aériennes et rampantes qui s’enracinent pour faire de nouveaux pieds. La partie aérienne de la plante se compose d’une tige pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres de haut. Cette tige est cylindrique et creuse, portant de longues feuilles opposées. La floraison de la valériane se compose de petites fleurs à la couleur blanche et rosée.

Comme précisé précédemment, ce sont les parties souterraines de la plante qui sont employées en phytothérapie. Celles-ci sont séchées avant d’être transformées, pour être proposées sous forme de poudre, d’extrait sec, d’extrait fluide ou encore de teinture-mère. Les racines de valériane peuvent être directement proposées sous ces différents formats ou utilisées pour l’élaboration de préparations spécifiques comme des tisanes ou des compléments alimentaires.

A noter : Il est conseillé de conserver la valériane dans des récipients hermétiques disposés dans un endroit frais et à l’abri de la lumière.

Apparence-de-la-valeriane

Bien que les bienfaits de la valériane aient été confirmés par de nombreuses études, certaines zones de flou subsistent quant à sa composition exacte. Toutefois, des éléments ont d’ores et déjà été identifiés. Les racines de la valériane renferment notamment :

  • des valépotriates dont les majeurs sont le valtrate et l’isovaltrate ;
  • de l’acide valérénique ;
  • de la glutamine ;
  • du valérénal.

Les parties souterraines de la valériane contiennent également une huile essentielle à plus de 0,5%. Cette huile essentielle de valériane se compose notamment d'acétate de bornyle et isovalérate de bornyle. Elle renferme aussi des monoterpènes et des sesquiterpènes comme le β-caryophyllène.

Propriétés et effets recherchés

Proprietes-de-la-valeriane

Effet sédatif

La valériane est réputée et employée pour lutter contre les troubles du sommeil. Cet usage est scientifiquement établi et est reconnu par différentes autorités de santé tels que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Agence Européenne du Médicament (EMA), la Commission E du ministère de la Santé allemand, la Coordination scientifique européenne en phytothérapie (ESCOP) ainsi que les Instituts américains de la santé (NIH). La valériane est notamment reconnue pour son efficacité pour lutter contre les insomnies et les problèmes d’endormissement liés à la nervosité et l’anxiété.

Propriétés apaisantes, relaxantes

La valériane est utilisée pour ses effets calmants. Elle est ainsi indiquée pour lutter contre les tensions nerveuses légères, l’agitation, les palpitations, le stress ou encore l’anxiété. La valériane est également employée pour soulager les spasmes musculaires d’origine nerveuse.

Dosage et posologie

Posologie-de-la-valeriane

La poudre de valériane est souvent proposée avec une posologie qui varie entre 500 mg et 2 g par jour. Cette posologie peut varier en fonction des besoins de chacun. En supplémentation, le dosage en valériane peut varier d’un complément alimentaire. Il est recommandé de limiter les cures de valériane à six semaines maximum.

D’une manière générale, il convient de se référer aux conseils du fabricant et de demander conseil à un professionnel de santé en cas de doute.

Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)

Contre-indications : Utilisée depuis plusieurs siècles, la valériane est une plante bien tolérée par l’organisme.

Toutefois, en raison de sa composition en principes actifs, l’usage de cette plante est contre-indiquée chez les personnes présentant des troubles hépatiques. Par mesure de précaution, la valériane est également déconseillée chez les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que chez les enfants de moins de douze ans.

Effets secondaires : A ce jour, seuls des effets secondaires rares et légers ont pu être constatés lors de l’usage de la valériane à des doses raisonnables et sur une période n’excédant pas six semaines. Il a notamment été relevé l’apparition de maux de tête, vertiges, nausées ou encore douleurs abdominales.

Lors de cures en valériane excédant six semaines, des insomnies peuvent apparaître. Un arrêt brutal de la cure peut également provoquer un état de manque se traduisant par des palpitations et de l’agitation.

Précautions d’emploi : L’effet sédatif de la valériane peut provoquer une baisse de la vigilance. Celle-ci ne doit pas être négligée, notamment lors de la conduite de véhicules ou lors de l’utilisation de machines et d’outils dangereux.

Interaction(s)

L’effet sédatif de la valériane peut potentiellement accroitre le risque de somnolence lié à certains médicaments dont les somnifères, les tranquillisants, les antidépresseurs, les antiépileptiques, les antalgiques et certains antitussifs. De la même façon, il est déconseillé d’associer l’usage de la valériane avec la consommation d’alcool.

La valériane peut également augmenter l’action sédative d’autres plantes comme le millepertuis, la menthe pouliot ou encore la scutellaire.

En-dehors des substances à l’action sédative, la valériane peut aussi interagir avec des médicaments anticoagulants et des médicaments qui sollicitent le foie. Il peut aussi exister une interaction entre la valériane et les médicaments ou compléments alimentaires apportant du fer.

D’une manière générale, il est recommandé de demander un avis médical pour toutes les personnes suivant un traitement médical ou une autre cure de phytothérapie.

Associations suggérées

Nervosité : Passiflore, Aubépine, Ginseng

Stress, anxiété et sommeil : Mélisse, Escholtzia, Gaba

Sevrage au tabac : Kudzu

Troubles de l’humeur, légère dépression, dépression saisonnière, troubles du sommeil : Millepertuis, Trèfle rouge

Effets sédatifs : Houblon

Endormissement : Mélatonine, Maracuja

Informations complémentaires

La valériane peut faire l’objet de nouvelles études scientifiques. Les résultats de ces travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de se rapprocher d’un professionnel de santé.

Sources

B. Chemouny, Soigner le stress par l'homéopathie et la phytothérapie, Odile Jacob, Oct. 2012, 224 pages.

A. Nogaret, La phytothérapie: Se soigner par les plantes, Editions Eyrolles, Juil. 2011, 192 pages.

World Health Organization, WHO Monographs on Selected Medicinal Plants - Volume 1, World Health Organization, 1999, 295 pages.

African pharmacopoeia, 1st ed. Lagos, Organization of African Unity, Scientific, Technical & Research Commission, 1985.

HW. Youngken, Textbook of pharmacognosy, 6th ed. Philadelphia, Blakiston, 1950.

NG. Bisset, Max Wichtl's herbal drugs & phytopharmaceuticals. Boca Raton, FL, CRC Press, 1994.

J. Bruneton, Pharmacology, phytochemistry, medicinal plants, Paris, Lavoisier, 1995.

Deutsches Arzneibuch 1996. Stuttgart, Deutscher Apotheker Verlag, 1996.

European pharmacopoeia, 2nd ed. Strasbourg, Council of Europe, 1995.

Pharmacopée française, Paris, Adrapharm, 1996.

P. Morazzoni, E. Bombardelli, Valeriana officinalis: traditional use and recent evaluation of activity, Fitoterapia, 1995, 66:99–112.

R. Hänsel, J. Schultz, Valerensäuren und Valerenal als Leitstoffe des offizinellen Baldrians, Bestimmung mittels HPLC-Technik, Deutsche Apotheker Zeitung, 1982, 122:333–340.

PD. Leathwood, F. Chauffard, Quantifying the effects of mild sedatives, Journal of psychological research, 1982/1983, 17:115.

PD. Leathwood, F. Chauffard, Aqueous extract of valerian reduces latency to fall asleep in man, Planta medica, 1985, 2:144–148.

H. Schultz, C. Stolz, J. Muller, The effect of valerian extract on sleep polygraphy in poor sleepers: a pilot study, Pharmacopsychiatry, 1994, 27:147–151.

G. Balderer, A. Borbely, Effect of valerian on human sleep. Psychopharmacology, 1985, 87:406–409.

Vidal, Valériane, eurekasante.vidal.fr (Consulté le 09/08/2018).

Produit(s) contenant de la valériane