Gingembre
Fiche de synthèse
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Nom commun
Gingembre
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Nom(s) scientifique(s)
Zingiber officinale
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Famille
Zingiberaceae
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Origine
Asie du sud-est
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Partie(s) utilisée(s)
Rhizome (partie souterraine)
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Principaux actifs
Gingérols, shogaols
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Propriété(s) associée(s)
Antioxydant | Anti-inflammatoire et Tonifiant | Effets anti-nauséeux et anti-émétiques
Qu'est-ce que le gingembre ?
Originaire d’Asie du Sud-Est, le gingembre est une plante qui est souvent connue pour sa racine aux vertus aphrodisiaques. En réalité, ses bienfaits sont bien plus nombreux. La partie souterraine du gingembre renferme différents principes actifs dont des gingérols et des shogaols. Ces derniers lui confèrent une activité antioxydante, anti-inflammatoire et tonifiante. Les études montrent que le rhizome de gingembre a également un effet préventif contre les nausées et les vomissements.
Origine, habitat et culture
Le terme gingembre trouverait son origine dans la langue indienne traditionnelle, le sanskrit. Il viendrait du terme shringavera signifiant « en forme de corne ». Son origine étymologique fait référence à la forme atypique et irrégulière des rhizomes du gingembre. Ces derniers sont les parties souterraines qui renferment de nombreux principes actifs et qui sont à l’origine des bienfaits du gingembre.
Le gingembre est une plante originaire d’Asie du Sud-Est. L’épice qui en est extraite et ses rhizomes sont particulièrement prisés dans les régions asiatiques. Leur usage remonterait à plusieurs millénaires tant pour leurs vertus culinaires que thérapeutiques. Le gingembre entre dans la composition de spécialités culinaires asiatiques et est inscrit dans plusieurs pharmacopées traditionnelles.
Au fil des siècles, le gingembre s’est exporté dans de nombreux pays. Ses bienfaits ont notamment été utilisés durant l’Antiquité en Egypte et en Grèce. En Europe, le gingembre serait apparu pour la première fois aux alentours de 400 avant J-C grâce aux commerçants perses et arabes. Il fut introduit en Amérique et en Afrique plusieurs années plus tard.
Aujourd’hui, le gingembre continue à se démocratiser. Il est particulièrement convoité en phytothérapie en raison des nombreuses études ayant confirmé son potentiel thérapeutique. Il est aussi reconnu que les bienfaits du gingembre vont bien au-delà des vertus aphrodisiaques qui lui sont souvent attribuées.
Le gingembre, de son nom scientifique Zingiber officinale, est une plante qui a été domestiquée très tôt. S’il pouvait se reproduire par semence pendant une période, il est aujourd’hui cultivé à partir de fragments de rhizomes. La culture du gingembre se fait dans les régions au climat tropical, essentiellement en Inde et en Chine. Ces deux pays concentrent à eux seuls la moitié de la production mondiale de gingembre. Toutefois, des cultures sont également présentes en Indonésie, au Népal, en Thaïlande, au Bangladesh, aux Philippines, au Nigeria, au Cameroun, en Ethiopie, en République Dominicaine et en Jamaïque.
Apparence, composition et format
Le gingembre est une plante vivace tropicale herbacée qui peut atteindre entre 90 centimètres et 1,50 mètres de hauteur. Il possède de longues feuilles qui peuvent mesurer jusqu’à 20 centimètres de long, ainsi que des fleurs pouvant être de différentes couleurs : jaunes, blanches, rouges.
La partie la plus recherchée du gingembre est sa tige souterraine horizontale : le rhizome. Celui-ci a une peau beige clair, une forme irrégulière et une chair jaune. Alors que les jeunes rhizomes ont une chair juteuse, les rhizomes arrivés à maturité sont plus fibreux et ont un goût plus prononcé.
Que ce soit à des fins culinaires ou thérapeutiques, c’est le rhizome du gingembre qui est utilisé. Il a un goût atypique légèrement piquant, et renferme de nombreux principes actifs. Le rhizome de gingembre peut être consommé frais ou séché. Lorsqu’il est frais, il est désigné gingembre vert et principalement utilisé en cuisine. Il peut être râpé, haché, confit, ou encore mariné. Parfois, il peut également être utilisé pour la préparation d’infusions ou de décoctions.
En cuisine ou en phytothérapie, le rhizome de gingembre peut aussi être employé séché. Dans ce cas, après la récolte il est nettoyé et séché selon deux méthodes : une première qui consiste à le sécher puis à le peler, et une seconde qui repose uniquement sur une étape de séchage. Dans le premier cas, les spécialistes parlent de gingembre blanc. Dans le second cas, le rhizome est dit gingembre noir ou gris.
Une fois séché, le rhizome de gingembre est réduit en poudre. Celle-ci peut être utilisée comme épice pour agrémenter des préparations culinaires, ou servir à l’élaboration de compléments alimentaires de gingembre.
Fortement plébiscité en phytothérapie, le rhizome de gingembre renferme différents macronutriments tels que des glucides, des protéines, des lipides, et des fibres. Il contient également un large panel de micronutriments, dans lequel figurent des vitamines, des minéraux et des oligo-éléments. Il apporte par exemple plusieurs vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B6 et B9), de la vitamine C, du calcium, du magnésium, du sodium, du fer, du cuivre et du potassium.
En plus de sa richesse nutritionnelle, le rhizome de gingembre doit sa réputation à sa composition en principes actifs. Il renferme notamment différents phénols tels que les gingérols, les shogaols, les paradols et le zingérone.
Propriétés et effets recherchés
Action tonifiante
Le gingembre est souvent réputé pour ses vertus aphrodisiaques. En réalité, il agit plus exactement comme un tonique naturel. Il peut ainsi avoir des bienfaits sur la vigueur sexuelle et être efficace pour lutter contre les états de fatigue.
Bienfaits digestifs
Le gingembre est traditionnellement utilisé pour lutter contre plusieurs affections du système digestif. Il est par exemple préconisé depuis de nombreuses années pour lutter contre les maux d’estomac et les diarrhées.
Effets anti-nauséeux et anti-émétique
Enfin, le gingembre présente des effets bénéfiques contre les nausées et les vomissements. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Commission E ainsi que la Coordination scientifique européenne en phytothérapie (ESCOP) reconnaissent notamment son usage pour prévenir les nausées et les vomissements liés au mal des transports
Pouvoir antioxydant
Le rhizome de gingembre renferme également des composés antioxydants. Ces derniers s’opposent au stress oxydant, c’est-à-dire à l’accumulation d’espèces oxydantes hyper-réactives néfastes pour les cellules. De cette façon, les principes actifs du gingembre peuvent favoriser la survie cellulaire et lutter contre le vieillissement prématuré de l’organisme.
Activité anti-inflammatoire
Plusieurs études attribuent une activité anti-inflammatoire au rhizome de gingembre. Ses composés semblent notamment être efficaces pour soulager les douleurs musculaires et articulaires d’origine inflammatoire.
Activité immunostimulante
En plus de tonifier l’organisme, le gingembre peut aussi stimuler les défenses immunitaires. Les études montrent qu’il est notamment efficace pour lutter contre certaines infections, notamment celles d’origine virales comme la grippe saisonnière.
Dosage et posologie
Les études parues sur le sujet montrent des résultats positifs avec une dose journalière entre 1 et 5 grammes de poudre de rhizome de gingembre. D’après les données scientifiques actuelles, il convient de ne pas dépasser 10 grammes par jour.
Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)
Contre-indications : Aux doses évoquées précédemment, le gingembre est un produit bien toléré par l’organisme. Il est toutefois contre-indiqué chez les personnes présentant de fortes fièvres, des ulcères, des inflammations cutanées ou une obstruction des voies biliaires (calculs biliaires). Par mesure de précaution, la consommation de gingembre est également déconseillée chez les enfants de moins de 6 ans, les femmes allaitantes et les femmes enceintes.
A noter : Il existe actuellement un débat concernant les bénéfices du gingembre pour les femmes enceintes. Certaines études suggèrent que le gingembre pourrait présenter des bienfaits pour lutter contre les nausées de grossesse. Un avis médical est recommandé.
Effets secondaires : A ce jour, aucun effet secondaire majeur n’a été répertorié lors de la prise de gingembre à des doses raisonnables. Il est important de rappeler qu’il faut éviter un surdosage qui entraînerait des effets indésirables tels que des brûlures d’estomacs et des crampes intestinales.
Conseils d’utilisation : Une cure en gingembre peut durer de quelques jours à quelques semaines en fonction des effets recherchés. En prévention du mal des transports, il est fortement conseillé de consommer le gingembre au moins une demi-heure avant le départ.
Interaction(s)
Les composés du gingembre peuvent interagir avec d’autres principes actifs. Il est notamment déconseillé de les associer à des substances aux propriétés anticoagulantes, notamment celles présentes dans l’ail, le curcuma, le ginkgo, le ginseng ou encore certains médicaments anticoagulants. En cas de doute, il convient de se rapprocher d’un professionnel de santé.
Associations suggérées
Troubles digestifs : Menthe poivrée, Cannelle, Orange douce
Stimulant sexuel : Damiana, Maca, Eleuthérocoque, Trèfle rouge
Propriétés antibactériennes : Ail
Augmentation de la biodisponibilité : Le gingembre permet d'augmenter la biodisponibilité du Curcuma.
Informations complémentaires
Le gingembre peut faire l’objet de nouvelles études scientifiques. Les résultats de ces travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, un avis médical est recommandé.
Sources
A. Moro Buronzo, Mon alimentation santé facile : Curcuma & gingembre, mes épices miracles, Jouvence, Oct. 2017, 128 pages.
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Vidal, Gingembre, eurekasante.vidal.fr (Consulté le 09/07/2018).